2019/2020
Réaménagement d’un jardin provençal entouré de parcelles agricoles.
Esquisse et scénarios d’aménagements
SURFACE : 4600 m2
EQUIPE DE MAÎTRISE D’OEUVRE :
TERRAM Paysage (PAYSAGISTE DPLG et URBANISTE) MANDATAIRE
Le jardin, situé en plein cœur du plateau de la Trévaresse entre Venelles et Puyricard, est composé d’une végétation sèche méditerranéenne directement issue de la végétation locale. Le plateau de Puyricard, ou de la Trévaresse, est caractérisé par des écarts de température assez importants entre la période estivale, très chaude car situé dans «l’arrière-pays» où les températures grimpent régulièrement au delà des 35°C, et des hivers parfois rigoureux (-10°C). Le vent, Mistral et vent d’Est, est plus marqué sur ce «plateau» et a tendance à accentuer la sécheresse à l’été ou le froid à l’hiver. Sur une butte située à 330 m d’altitude, entourée de parcelles agricoles céréalières et de haies de chênes blancs (relevées au PLU comme «élément paysager»), la propriété en zone agricole, bénéficie d’un cadre naturel privilégié à ses abords.
EXISTANT
Sur un terrain plat, le jardin est particulièrement facile d’accès et offre des vues et des cadrages sur le paysage agraire proche qu’il conviendra de conserver dans les différents scénarios à venir. Il s’agit en effet d’un élément caractéristique du jardin et participant à l’ambiance de bastide ou de corps de ferme que revêt la maison et ses dépendances. La présence du canal de Provence est également une plus-value dans le projet à venir car source d’eau à bas coût et non traité donc bénéfique pour la végétation. Il pourra être mobilisé de manière périodique lors de fortes sécheresses (système de goutte à goutte ou d’aspersion lente).
PRINCIPES DE PROJET

Le jardin, actuellement assez naturel, se doit de conserver la majorité des essences déjà en place. Les arbres, dont certains devront être élagués au niveau des branches basses afin de dégager des vues sous leurs houppiers, seront des invariants structuraux au futur jardin. Seuls quelques sujets (Troènes, Cyprès d’Arizona, Lauriers cerise, Tamaris,…) nécessiteront une taille de formation ou un arrachage (notamment les cyprès) afin de proposer au jardin une ambiance cohérente.
Un travail de sélection, de taille et de re-plantation permettra à la parcelle de gagner en lumière et de créer des espaces ombragés agréables à pratiquer. En effet, les conifères, assez présents dans ce jardin, (de par leur feuillage persistant), assombrissent les espaces et limitent le passage du soleil à l’année (notamment en
hiver lorsque ce dernier pourrait chauffer et éclairer les pièces de la maison). Leur adaptation à la sécheresse via différentes modifications de leur feuillage ou de leur fonctionnement physiologique leurs permettent de limiter au maximum «l’évapotranspiration» (évaporation naturelle d’eau par le feuillage). Ils créent ainsi un micro-climat sec à l’été, malgré l’ombrage généré, que l’on nomme «ombre sèche». A l’inverse, les feuillus génèrent une «ombre fraiche» de par leur «évapo-transpiration» plus importante, cette caractéristique pousse souvent en Provence à user de grands feuillus pour bénéficier de ce micro-climat. Les devantures d’anciens corps de fermes ou de bastides sont dans la plupart des cas ornées de platanes, de micocouliers, de tilleuls, de marronniers (comme chez vous) ou encore de chênes dans des cas plus rares.
Il conviendra donc de proposer une palette végétale adaptée au climat et au contexte environnant, axée sur des feuillus et non des conifères (souvent vecteurs de grosses quantités de pollen) car ces derniers renouvellent leurs feuilles, aiguilles ou écailles tout au long de l’année (ce qui entraîne un entretien constant). Cette perte constante de leur feuillage acidifie le sol en surface et empêche la pousse d’herbes ou de plantes. A l’inverse, les feuillus perdent leurs feuilles généralement au mois de Novembre et Décembre, limitant ainsi le ramassage des feuilles sur un créneau de 2 mois, et la dégradation des feuilles enrichie généralement le sol.
De façon globale, il convient de proposer des espaces de plantations rustiques, fleuris et parfaitement adaptés au climat méditerranéen et au vent, particulièrement présent en Provence. Armoises, Euphorbes, Cistes, Santolines,
Sauges, Phlomis, Ballotes, Lavandes, Sariettes, Serpolets, Thyms, Verveines,… autant d’essences méditerranéennes ornementales et aromatiques que les jardins provençaux peuvent marier à merveille. Ces plantations, bien qu’adaptées au terroir, nécessiteront des apports, lors de la plantation, pour améliorer le substrat (ajout de terre végétale enrichie, terreau, granulats de fumier) mais également des apports de
graviers et cailloux pour alléger et drainer le sol, généralement lourd chez nous en raison d’une grande proportion de marne (dégradation du calcaire en terre => terre peu riche et lourde).
L’objectif étant de créer un jardin tout en limitant au maximum l’entretien et notamment les frais d’arrosage, il sera proposé des techniques de paillages et de maintient d’un sol frais, pour permettre aux végétaux de supporter les périodes sèches estivales, de plus en plus marquées dans notre région.
Plan de l’existant
